blog sonore sur la souveraineté alimentaire




We feed the world :

« Étant donné l’état actuel de l’agriculture dans le monde, elle pourrait nourrir sans problème 12 milliards d’individus. Pour le dire autrement, chaque enfant qui meurt de faim aujourd’hui est en réalité assassiné ».
Jean Ziegler, Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation.


Nous vous proposons de ré-écouter les différentes interventions francophones enregistrées lors de l'avant-première du film projeté à Bruxelles (studio Flagey) le 11 mars 2007. La projection a été suivie d'une discussion-débat.

Cet événement a été organisé par la Plate-Forme Souveraineté Alimentaire et le réseau Landbouw2015. Grâce à cette projection, les deux réseaux souhaitaient ouvrir le débat sur la politique agricole et pousser les responsables politiques belges à agir dans le bon sens.


We feed the world est un documentaire de Erwin Wagenhoffer qui parle de nourriture et de globalisation, de pêcheurs et de fermiers, de nous et de ce qui se trouve dans notre assiette.
A partir de quelques exemples aussi emblématiques que représentatifs, ce sont les mécanismes de marché de l’industrie agro-alimentaire mondiale, et des bénéfices que celle-ci génère qui y sont démontrés.
Au Brésil, par exemple, des milliers d'hectares de forêt de pluie ont été sacrifiés pour cultiver du soja. Celui-ci sera ensuite acheminé vers l’Europe où il servira d’engrais dans l’un ou l’autre élevage industriel de poulets.
80% des besoins de blé de la Suisse proviennent, quant à eux, de l’Inde, où la population locale souffre souvent de malnutrition.
Entretemps, l’agriculture industrielle européenne favorise la surproduction de certaines denrées dont les excédents sont déversés, grâce à certains subsides, en Afrique et vendus pour seulement un tiers de la valeur de marché local…




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Présentation de l'événement et du film par Thierry Kesteloot*




"Une tomate, c'est rouge, tout le monde le sait..."


*T. Kesteloot est chercheur OXFAM Solidarité. Dans ce cadre il est un des porte parole de la PFSA



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Intervention de Anne-Marie Tasiaux*


"En Walonie, la production agricole reste familiale, l'outil de travail reste au main de familles agricoles, lacommercialisation, la transformation, c'est une autre histoire..."




*Anne-Marie Tasiaux est responsable de l'Union des agricultrices wallonnes.


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Intervention de Sabine Laruelle*

"On souhaite que l'agriculteur puisse vraiment trouver par la vente de ses produits la rémunération qui le fait vivre, quitte à ce que les pouvoir publics prennent en charge un certain nombre de chose".



*S. Laruelle est ministre (MR) des Classes Moyennes et de l'agriculture en Belgique


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de gauche à droite : Saliou Saar, Dirk Barrez et Jean Ziegler


Intervention de Saliou Saar*

"Nous avons énormément de problèmes d'accès à la terre, d'accès à l'eau, d'accès aux intrants, d'accès au crédit et le peu d'agriculteurs qui ont produit ne peuvent pas vendre parce que concurrencés de façon déloyale par les produits d'Europe ou du Nord (...)"


*S. Saar est le représentant du Président du Comité Exécutif du ROPPA (Réseau des organisations paysannes et de producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest)

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Intervention de Jean Ziegler*


"Il n'y a aucune fatalité ! Un enfant qui meure de faim est assassiné. L'ordre du capitalisme mondial globalisé n'est pas seulement un ordre meutrier mais il est en même temps absurde. Il tue sans nécessité"

*Jean Ziegler est Rapporteur de l’ONU pour la Commission sur le droit à l’alimentation et auteur du livre "L’empire de la honte"



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Débat...



"Il y a dans la position européenne des éléments qui sont totalement différents de la position des Etats-Unis et du Canada" S. Laruelle


"Pour nous africain, on nous dit souvent que l'on peut se protéger à 100%, mais ce sont les plans d'ajustement structurel qui nous l'interdisent, c'est la banque mondiale, c'est le FMI (...). Mais l'on sait qu'au niveau de la Banque Mondiale, c'est l'Europe qui est majoritaire" S. Saar


"Il ne faut pas moins d'OMC, il faut mieux d'OMC" S. Laruelle


"Nous on parle de violence structurelle (...) Le FMI, ce n'est pas one country, one vote, c'est one dollar, one vote, c'est la puissance financiere des pays qui determine le nombre de voix que l'on a. Et là les pays industrialisé du Nord ont un pouvoir totalement décisionel. Et les 120 pays du Tiers-monde, très très peu. C'est un dictack, c'est une tyrannie des puissances financière (...). Faut quelque chose qui change. Même si vous êtes minoritaire dans votre gouvernement, vous ne pouvez plus, en décembre prochain, à l'assemblée générale du FMI, simplement dire : ha mais on renouvelle le moratoire de la dette du Niger" J. Ziegler


"Est-ce que aujourd'hui au nom de plus de commerce on doit laisser des produits exportés perturber les marchés locaux ? Nous on dit non". S. Saar


Question de P. Galan (Sénateur belge) à Sabine Laruelle à propos des accords de partenariats économiques (suivie de la réponse)


Question à J. Ziegler à propos des contradictions entre lutte contre la faim et protection de l'environnement (suivie de la réponse)